Sur la route des Glaces avec David

Originaire de Bonneville, David a commencé à rouler en France pour Guebey puis Prabel. Il a fait un peu d’international, Italie – Allemagne – Benelux. En 2014, alorsque les trajets en longue distance commençaient à se faire rare, David a décidé de tenter l’expérience de l’autre côté de l’Atlantique.

Si les 6 premiers mois de son installation à Winnipeg au Manitoba lui ont été un peu difficile, il s’y sent desormais comme un poisson dans l’eau. La région est anglophone, et comme pour beaucoup de français, il a la nostalgie de la cuisine… Il a roulé à travers les USA et le Canada.

Un jour, il a vu une annonce d’une compagnie en citerne pétrolière basée à Winnipeg, qui cherchait des chauffeurs pour la saison 2018. L’emmission ICE ROAD TRUCKER lui avait déjà donné le declic. Il a postulé chez Paul’s Hauling ou il a été retenu. Dans un premier temps il a passé une formation pour la citerne en petrolier ainsi qu’une formation pour les routes de glace. On y apprend à mettre les chaînes, avoir des équipements de survie, les règles de sécurité à suivre quand on roule sur les lacs gelés…

Au final son experience aura duré 3 mois de Janvier à mars 2018. Le départ se fait de Winnipeg ( dépôt ) puis direction Pickle Lake en Ontario ( restaurant, douche, faire le plein lieu de chargement de carburant, ) puis il fallait monter au nord de Pickle Lake, et là plus de route, seulement de la ice road, sur 200 km, pour livrer les stations à carburant dans les réserves indiennes au milieu de nulle part.

Pas de réseau, juste une radio satellite et maîtriser l’anglais pour parler avec d’autres chauffeurs qu’il lui arrivait de croiser rarement.

En 3 mois de saison, David aura réalisé une bonne vingtaine de rotations. Il ne faut pas être un gros dormeur pendant la campagne et c’est payé au voyage et c’est très bien payé. Mais il ne faut pas hésiter à aller au charbon, il y a souvent des soucis mécaniques et au milieu de nulle part et sans réseau, il faut se débrouiller. Sur la ligne, il y’a ceux qui apprécient de voir un jeune français tenter cette expérience, et puis il y a les autres qui se prennent au-dessus de tout.

Comme il n’y a pas de route, pas de GPS, ni Google Map, il faut seulement faire attention aux quelques panneaux dès qu’il y a une intersection, que les autochtones ont mis en place.
Pour manger, David emmenait à manger pour 5 jours maximum qu’il se procurait à Pickle Lake. Bien entendu pas de douche ni de WC sur les ice road. Un voyage au départ de Pickle Lake c’est entre 3 jours quand tout va bien et 5 jours si il y a des galères, donc pendant 3 à 5 jours, pas de douche, et pour les WC c’est dans la neige avec le sopalin…
Niveau hygiène c’est pas terrible, mais c’est le jeu !

En fin de saison, la glace se fait plus fragile, il faut alors rouler de nuit au maximum car il fait plus froid, c’est l’occasion de voir de magnifiques aurores boréales…

L’accueil a destination est plutôt correct, les villageois sont plutôt sympas, certains discutent d’autres non, mais il payent le café et laissent aussi se servir des sanitaires quand ils fonctionnent car à -40 ça gèle !!

La compagnie l’a contacté pour revenir. La saison approche. Mais cette année David a acheté son truck et ne peux pas se permettre de le laisser 3 mois sans rouler, avec son MACK, il fait du frigo et du transport de meubles.

Il ira loin le Savoyard !!!