Du Tarn et Garonne au Yorkshire, le rallye d’une Gazelle

Vendredi 7/03/2019

C’est un voyage prévu depuis quelques semaines. J’ai fait du tourne en rond en Rhône Alpes toute cette semaine, de manière à ce qu’il soit impossible de louper le jour j. Conformément à la demande de  Régis, j’ai juste eu hier à confirmer mon heure d’arrivée pour le chargement ici à Bressols. Pas trop compliqué, puisque je vidais un complet de tuyaux PVC du 38 à Montauban sud,à 5 kms. Génial. Tout comme la route empruntée hier, la N88. Comme quoi y a du bon dans le fret national.

cool la 88  !

 

J’ ai même le temps de faire une pause douche café  avant au resto juste en face du domaine à Bressols. J’en profite pour immortaliser une belle bétaillère en tradi.

 

du lourd

Bon chez le client, tout le monde n’est pas encore là, notamment le boss, on m’offre un café, et on discute un peu de l’ex matériel de l’armée, ce qui peut rouler ou non après réforme. 10h30, tout le monde est là, et on va dans le hangar où est stocké l’objet du transport. Une Gazelle de type SA342 L

Pendant qu ‘un petit coup de poussière est fait, je recule mon ensemble dans la cour. Ouverture, et rehaussage de la carrosserie à 3m05 pour commencer, et ouverture du toit. Ça fait plus de 6 mois que je ne l’avais pas ouvert, j’avais quand même fait un test hier. Ça va se charger grâce à la grue d’un TRM10000. Ils sortent d’abord l’hélicoptère en le poussant à la main grâce à des roues amovibles sur les patins.  C’est assez léger visiblement.

 

La grue soulève donc l’hélico par le moyeu rotor des pales, et je n’ai plus qu’à reculer pour le faire rentrer dans la semi. La main d’oeuvre ne manque pas, donc je suis bien guidé. Un maigre chevalet a été conçu pour poser la poutre de queue de l’appareil. Pareil, ils se chargent de l’arrimage, j’ai juste à veiller à ce qu’ils posent bien les gummis que j’ai préparé à chaque endroit où ça pose sur le plancher. Ils démontent la partie haute de la dérive, à l’arrière, car elle était vraiment pile poil à 3m05. Tant mieux. C’est un vrai jouet, façon mecano, ça paraît très délicat et fragile.

 

Ils apportent ensuite les 3 pales, qui voyageront sur 2 supports adaptés. Ils ne tiennent vraiment pas à ce que je sangle. Mais c’est tellement léger et souple, que ça risque de se promener quand même. On passe quand même une sangle dans leur axe, c’est mieux que rien. Je peux refermer le toit, il y a de la marge, et après mesure, le toit peut être redescendu à 2m90 de hauteur de chargement. Soit quasi la hauteur habituelle. Après une bonne explication du vendeur des papiers de douane en cas de contrôle (ce qui est fort probable actuellement à Calais), je peux prendre la route de York, destination de cette Gazelle, il est 12h20. Après quelques photos et métrage restant envoyé à Régis, il me confirme qu’on part bien comme ça,qu’il n’y rien ici en lots supplémentaires au départ de la région, et puis c’est prévu complet. Comme d’hab, chef Régis me donne juste la consigne de m’ annoncer au destinataire. Je ne m’avancerai pas trop sur ce point, je préfère passer Calais pour fixer un horaire lundi.

Comme c’est très léger et qu’il y a quand même presque le temps, je m’offre un bout de bonne N20 de Caussade jusque après Cahors. Ça roule trop bien et c’est trop beau. Et le cadre est vraiment idéal pour casser une graine.

Je préviens quand même le client anglais qui me demande si j’ai des photos du chargement pour savoir comment il faut opérer. Je lui envoies ça par mail. Je garde ensuite l’autoroute, A20 avec pause au passage à l’escale de Châteauroux pour un peu de gazole.

l’Escale

Juste un peu car plus j’avance et plus je vois que l’optimisation des heures me fera atterrir en pleine région parisienne. La soirée est déjà bien entamée quand j’y arrive, ça roule bien, et surtout dans ce sens.  A10, A6 et A86 et je sors à SENIA, j’ai souvenir de rues spacieuses et tranquilles pour roupiller à la lumière. Il est 21h25.

 

SENIA

SAMEDI 9/03/18

Je confirme, on dort toujours bien ici. 6h30 démarrage et retour sur l’A86 3 minutes plus tard. La mécanique à peine chaude, je m’arrête déjà à l’aire de Pompadour, une Access. Pas le prix le meilleur, mais y a pas de perte de temps. J’ en mets un bon litrage, mais pas encore le plein,avec 1t dans la semi, la jauge va rester au beau fixe pendant un moment.

Pompadour

Ça roule bien ici le samedi. Ca me rappelle les livraisons le samedi à Poissy, où c’était presque du plaisir. On est vite sur l’A1. Tellement vite que je zappe la sortie Roye pour faire une vraie pause de trucker, de king, de Roye de la route quoi. Je me rabats sur la moins mythique aire de Assevillers, pour une douche, et le plein de pain au Paul de l’aire. Coup d’oeil à l’hélico, voir si personne n’a pris place aux commandes pour tenter de franchir la Manche, avant de passer le câble et cadenasser.

Pas trop moyen de savoir si la grève de zèle à Calais est toujours d’actualité, pas de rouge sur map, mais quand même toujours 4h d’attente annoncées pour arriver à l’enregistrement au Shuttle. J’ arrive à trouver le no d’une Cie de ferry où on me dit que les contrôles sont levés, que c’est fluide. Aller va par le port. En effet la rocade est dégagée, et peu de queue à l’enregistrement, enfin un peu plus que le lundi tout de même. Pas loin d’une heure pour arriver dans la ligne quand même. Il est midi, et c’est le ferry de 12h45, mais repoussé à 14h45. Il y a un vent pas possible, c’est peut être lié.

 

Mais la douane étant passé, je préviens mon pilote d’hélicoptère anglais de York que je peux bien venir lundi matin, il me dit pas avant 9h. Parfait. Mon ferry, le Pride of France, n’arrive qu’à 15h, bref, on n’est pas de l’autre côté encore. Et je ne vais pas pouvoir tirer les heures ce soir. Moi qui comptais tester un plan à mon teatcher 26, plus si loin de ma destination, mais encore à 400kms de Dover. A moins de mettre en route l’hélico…
Tant pis. Pour selon que ça soufflait bien fort à Calais, la traversée n’est pas trop méchante.

On débarque dans le Kent à 17h30, oui c’est vraiment mort pour faire 400kms avant 21h30. C’est samedi, je passe par la A2 et M2, ça promène et change un peu. Quand on voit tout les moindres stationnements pris d’assaut, ça fait peur. J’en suis à me demander si je ne vais pas voir au gros truckstop de Waltham Abbey sur le M25 pour ne pas risquer plus haut. Le mieux est d’appeler. D’abord un plan cher aussi au prof Phil 26, la maison Stobart à Rugby. Réponse, “no space”. Aïe. J’en situe un autre assez vaste sur la A1, Colsterworth, où j’ai déjà dormi en semaine, pas de souci, on me répond “fine, no problem”. Ouf. Le M25 passe à merveille, je fonce sur le nord via le M11 A14 et A1, le tout à une régule d’hélicoptère. Il y a bien des layby bourrés à craquer, mais aussi des services ou truckstop à peine remplis. J’arrive à 21h à Colsterworth, en effet, c’est au quart rempli. Il y a un gardien, le resto est fermé, mais on s’en fout, il y a les sanitaires disponibles et un service tout près. Parfait pour faire 34 ou 35h.

DIMANCHE 10/03/2019

Bien longuet en plus d’être frisquet, il a neigé. Bref pas de quoi être motivé à marcher 3h. Heureusement le resto, un authentique Diner est ouvert. Miam miam.

LUNDI 11/03/2019

Démarrage à 7h40 f, les nuits ne sont pas courtes, ça va. Il fait grand beau, enfin juste en apparence, il fait très froid et c’est accentué par un vent fort. Sur la A1, le weekend est fini, c’est fort bien chargé. A Doncaster ça bouchonne, je file à l’est par la M18 pour arriver à York par le sud est. Ça tombe bien le hameau du client se trouve justement par là. Il me demande par SMS mon ETA, ce sera un peu avant 9h. A peine mon SMS parti, je vous que ça rougit juste avant le hameau, genre 20 minutes pour faire 2 miles. Totalement incohérent avec le  paysage verdoyant du Yorkshire. Je le préviens aussitôt.

Il voit bien depuis chez lui. J’arrive péniblement vers 10h15 f au niveau de son chemin. Cool, il m’attendait, et arrête la circulation pour que je puisse prendre large. Le chemin est juste large, et les branches (sans feuille..) sont bien basses. Sinon ça ressemble bien à Google satellite, le hangar en face de l’habitation. Du monde est là, autour d’un manuscopique. Le client me propose pour commencer un café, c’est bien sympa tient.

 

Puis c’est l’ouverture de la semi. Le vent est infernal, mais il ne pleut pas, on ne peut pas tout avoir. Rien n’a bougé. Heureusement vu le prix de l’appareil. Le tout est bien dur à ouvrir avec ce vent, ça vrille les rails sur un côté. Les pales sont sorties à la  main, des supports identiques les attendent dans la pelouse.

Le manuscopique passe au dessus, et comme au chargement, lève légèrement l’appareil et j’avance.

En même pas une heure c’est plié. La Gazelle va élire domicile dans son nouvel abris dôme du Yorkshire, façon base aérienne à domicile. De mon côté, je peux remballer mes sangles, je viens de bipper Julie, on attaque les ramasses en fret palettisé, même pas 1 ou 2 voitures à ramener cette semaine !