Patrice69

C’est toujours les meilleurs qui nous quittent en premier, ce dossier rend hommage à Patrice Rose, disparu au début de l’année 2018.

Mon gout pour le métier m’est venu grace à mon oncle qui était chauffeur à la STIP à Rouen. Il roulait avec des Willème. Je profitais de mon jeudi de libre pour l’accompagner (quand il était d’accord).

J’étais attiré par la route, la liberté, j’avais envie de voyager et ne pas avoir de chef sur le dos.

J’ai commencé à rouler à l’armée en 1965.

Dans le civil, j’ai commencé par faire de la messagerie avec un Saviem SG2, puis un Mercédès 1319 ou je faisais du Annecy- Chambery. Durant cette période je ne pensais qu’à une chose : partir loin. Un beau jour, mon patron me fait remplacer un collègue pour aller en Grèce. Moi qui n’étais jamais sorti de France, j’étais partagé entre deux sentiments : la joie de partir et l’angoisse du trajet. Finalement, je suis tombé sur des gars super qui m’ont mis le pied à l’etrier.

Après ce voyage, j’ai vraiment commencé à aller loin. Ce n’est pas finalement le nombre de kilomètres qui me faisait plaisir, c’était avant tout l’ambiance, la fête et les copains.

Voici la carte d’Europe ou figurent les endroits les plus éloignés de chez moi (St Bonnet-69) ou je me suis rendu en camion :

  • A Kirkaldy (GB) j’ai livré du plastique.
  • En Suède, je ne me souviens pas du nom de la ville, c’était à 200km au nord de Malmö, j’y ai livré de la poudre de fer.
  • COIMBRA (P) J’ai livré des balles de coton qui venaient d’Italie.
  • MOSCOU (RUS)J’ai livré des éléments de stockage pour un entrepot L’Oréal en construction.
  • A BASSORA (IRAK), J’ai livré des cuves vides.

Quelques combines de linards :

On achetait en France des revues pornographiques, on les revendait 10 fois leurs prix aux philippins qui travaillaient sur les chantiers en Irak.

En Yougoslavie on échangeait du café contre les faveurs des filles yougoslaves. On l’achetait 20 Frs le Kilo, il valait 450 Frs la-bas. Ceci explique cela.

En Irak, on allait dans les chantiers Dumez. A la base vie, on prenait 800 litres de gasoil que l’on échangeait contre une bouteille de pastis. Arrivés en italie, on encaissait la différence en liquide avec la carte de gasoil.

Les éléments étentiels pour réussir la traversée du Moyen-Orient, des papiers en règle, et le bakshish au milieu du passeport. Quand on a compris ça, on a tout compris.

Mes amis de la route…

D’autres souvenirs :