TYPE D'ENVIRONNEMENT :
Bien qu'il s'agisse de transport de marchandises de gros volumes, l'environnement
ne s'arrête pas à la route et aux camions, mais à tout ce qui touche la route
et aux marchandises en passant par les clients bien sûr et aussi à l'environnement
extérieur au transport auquel les chauffeurs sont confrontés dès qu'ils
franchissent les limites de l'agence (ex : les autres usagers de la route, les aires
de stationnement inadaptées, les points de livraison inaccessibles ou dangereux,
les temps d'attente, les conditions météorologiques, l'état des routes, le trafic
routier,etc...) autant de problèmes à gérer au quotidien qui nécessitent une
grande expérience et réactivité pour apporter des solutions en temps réel sans
oublier l'essentiel, les problèmes humains, car n'oublions pas que ce sont les
hommes le centre de l'équipe et que sans eux, rien ne serait possible et il reste
un autre point essentiel que j'ai gardé pour la fin car il est de taille : la règlementaion
en matière de transport de marchandises avec des véhicules lourds ou super
lourds.
THEMATIQUE DE L'ETUDE :
Les chauffeurs de poids-lourds et super-lourds sont régulièrement la cible de
stéréotypes négatifs de la part d'individus extérieurs au transport que ce soit les
autres usagers de la route, les médias qui véhiculent très largement cette image
mais aussi certains agents de la force publique ; Stéréotypes majoritairement en
rapport avec l'insécurité (est-elle vraiment justifiée, point que je développerai
dans les pages suivantes) ressentie par ces individus et souvent exprimée de la
façon suivante :
– - « Ils conduisent comme des abrutis »,
– - « Ils ne respectent pas la règlementation »,
– - « Ils sont majoritairement responsables des accidents de la route »,
– - « Ils boivent beaucoup ».
Stéréotypes aussi véhiculés au travers de certains supports tels que les reportages
ou articles de journaux cités précédemment.
CADRE THEORIQUE :
Le cadre théorique de référence sera donc celui des stéréotypes et de la« menace » qui l'entoure, le choix de cet adjectif est volontaire et je l'ai adopté
après avoir travaillé sur une étude de Fabrice GABARROT dont vous trouverez
un résumé en annexe 4 .
Les croyances socialement partagées que sont les stéréotypes à l'égard de certaines
catégories socioprofessionnelles ici représentées par les chauffeurs de poidslourds
et super-lourds ont-elles une incidence sur ces derniers, et comme il s'agit
de croyances négatives, nous pourrions invoquer que les effets sur cette population
soient des effets négatifs d'où le choix du terme : « menace ».
Ici la population étudiée est donc la population des chauffeurs de poids-lourds et
super-lourds conduisant sur le sol français.
La VI (variable indépendante) est le stéréotype négatif à l'égard des chauffeurs
de poids-lourds et super-lourds avec 4 modalités :
– - « ils conduisent dangereusement »
– - « ils ne respectent pas la règlementation »
– - « ils sont responsables de plus d'accidents que les autres véhicules »
– - « ils boivent beaucoup ».
Et la VD (variable dépendante) est représentée par les conséquences des stéréotypes
sur les chauffeurs routiers et/ou par extension sur l'entreprise, avec 7
modalités dominantes possibles :
– - « dangerosité augmentée au volant »
– - « démotivation »
– - « baisse de l'estime de soi »
– - « augmentation du stress sur la route »
– - « augmentation des règles de sécurité dans l'entreprise »
– - « augmentation de la formation à la sécurité sur la route »
– - « taux d'alcoolémie »
Les VD sont fonctions des incidences possibles sur les chauffeurs en fonction
des incidences des stéréotypes déjà mises en avant par les chercheurs. En
d'autres termes, le fait d'être soumis à ces stéréotypes pourrait avoir les conséquences
citées ci-dessus, réponses comportementales possibles des chauffeurs
aux pressions de l'exogroupe, mais par extension, réponses possible aussi du
des entreprises de transport aux pressions extérieures soit par réaction soit par
anticipation.
METHODE UTILISEE
Dans un premier temps, il m'a semblé nécessaire de prouver qu'il s'agissait bien
d'un stéréotype, si cela n'avait pas été le cas, cette étude n'aurait eu aucune valeur. Je
me suis donc procurée les chiffres en matière d'accidents de la route responsables dans
la catégorie des poids-lourds et super-lourds avec analyse des situations accidentogènes
ainsi que les derniers chiffres publiés par l'ONISR .
L'étape suivante consistait en le choix d'une méthode d'investigation au sein du
Groupe sans entraver le travail des uns et des autres, la sécurité bien entendu et aussi les
réactions naturelles des équipes au travail comme au centre du Groupe. Consciente de
cela mais aussi consciente du fait que les chauffeurs et les entreprises de transport sont
souvent la cible de critiques négatives et/ou voient leur propos déformés et sortis de leur
contexte, j'ai exclu les tests et les recueils de données sous formes de film ou de questionnaire,
je me suis attachée à partager leur journée de travail, la méthode PORTER
dans certain de ces aspects m'a semblé la mieux adaptée, mais les entretiens que j'ai eu
avec chacun d'entre eux n'avaient rien d'ENDR ou d'entretiens semi-directifs, le choix
de l'immersion au sein de l'équipe et de la journée des chauffeurs, le partage des
problèmes humains et les facultés d'adaptation de chaucun d'entre nous étaient les
meilleurs recueils de données qu'il était possible d'espérer dans ce type de contexte.