AVANT PROPOS,
LA MOTIVATION DE BASE
Si la consigne de départ était de faire un stage dans un milieu socioprofessionnel
autre que le milieu médical qui est l'univers dans lequel je suis berçée
(quelquefois un peu violemment d'ailleurs) depuis dix-huit ans, je voulais qu'il
soit intéressant et constructif aussi bien pour moi que pour les gens qui m'accueilleraient,
qu'il soit basé sur l'échange de nos connaissances mutuelles, que ce
ne soit pas un chemin à sens unique. Je voulais qu'il soit utile et que chacun y ait
un rôle actif sans que les uns ou les autres (les gens avec lesquels j'ai réalisé
cette étude – la strucure d'accueil – moi-même) ne vivions cette situation comme
une obligation lourde et fastidieuse.
Si mon coeur et ma curiosité ont balançé un instant entre l'aéronautique et le
transport routier, ce ne fut qu'un court instant ; C'est en lisant la dernière thèse de
Jean PINET (1) et les dernières critiques catastrophiques des journalistes à l'égard
des chauffeurs routiers de poids-lourds et de super-lourds que je fus convaincue.
Bien que passionnée par le travail de ce grand aviateur et chercheur, je savais
que je ne ferais que des observations confirmées par les siennes, alors que dans
le secteur du transport routier, « la terre promise est bien loin, et la route y
menant est semée de multiples obstacles » en d'autres termes, entre la dure
réalité du transport routier, à la fois réalité économique mais aussi humaine et un
totaulogie journalistique manipulatrice, je voulais au travers de cette étude, et de
ce mémoire, apporter des données crédibles, non manipulées, des faits
scientifiquement prouvés pour expliquer les comportements et les chiffres qui y sont associés et redonner à ces hommes majoritairement mais aussi à ces
femmes et à ces machines (camions), le respect qui leur est dû.
Je savais aussi que mon choix pour ce secteur était risqué d'autant plus que le
thème en était le suivant : « CHAUFFEURS DE POIDS-LOURDS ET
SUPER-LOURDS, STEREOTYPES NEGATIFS ET SECURITE », les
routiers étant une population fort critiquée mais somme toute peu étudiée dans la
réalité du quotidien (beaucoup d'informations manipulées par les médias
véhiculent une image des chauffeurs et des entreprises de transport peu
complaisante, voire mensongère, exemple : « les routiers à table, les esclaves de
la route, les routiers pas forcément sympas mais efficaces », ainsi qu'un certain
nombre de propos calomnieux émanant de la bouche de personnes étrangères au
milieu du transport que je reprendrai ultérieurement dans ce rapport.
(1) Jean PINET, premier pilote à avoir passé le mur du son avec concorde, pilote d'essai dans l'armée de
l'air et aussi pilote de ligne, le sujet de sa dernière thèse en juin 2011 traitait des schémas cognitifs et
des réactions des pilotes dans les situations d'extrème urgence débouchant ou non sur un accident.