Samedi
Boum boum boum ...
Oh oh ! Juuules, c'est 5h00 ! Boum boum ...
Jules ouvre la moitié d'une paupière ... Mais je suis où ? Et je vais où ?
Jules n'en sait fichtrement rien, il ne se rappelle pas. Son esprit est encore trop embrumé pour se souvenir. Tant pis se dit-il, ça va me revenir. Il s'habille, ouvre les rideaux, mais ne reconnaît pas tout de suite où il est.
Un coup d'oeil à droite, et il voit le néon dans la nuit. Relais du Lac. Ca y est, Jules se remets les idées en place.
Il prends ses affaires pour se laver, descends de son camion et aperçoit le 1933 de Charles, un de ses copains qui travaille avec lui. Il tape à la portière 2 fois, Charles émerge, fait un signe en passant la main derrière le rideau, puis ouvre la portière.
- Salut Jules ...
- Salut Charles !
- C'est quelle heure ?
- 5h00, viens on boit le café et on file
- 5h00 ? Mais je suis arrivé à 1h00 !
- On s'en fout, c'est pas grave ça. On va se payer un bon petit déj. Ca te fait pas envie ?
- Ouais t'as raison, on s'en fout. Et comme ça, on roulera ensemble, j'ai plein de trucs à te raconter en chemin
Les deux copains, une fois douchés et le p'tit déj avalé, démarrèrent leurs camions, et s'en allèrent.
Il faisait plutôt doux ce matin, par rapport aux jours précédents, et effectivement, la neige fit son apparition juste après avoir passé Vendranges. Juste de quoi ralentir un peu l'allure. Un coup de klaxon en passant devant chez René à Cuzieu. Puis ce fut St Etienne, St Chamond et son toboggan, et Givors.
Arrivé à Vienne, la neige se fit plus forte, et c'est avec la calandre et les rétros couverts de poudreuse tassée qu'ils arrivèrent au dépôt, près de 5h00 après avoir démarré.
Il restait à Jules à passer à l'atelier poser sa roue éclatée et remettre une autre roue de secours. Puis il alla au bureau donner les papiers et les disques de sa semaine et prendre ses consignes. Il doit décrocher sa benne et prendre un plateau pour vider des longueurs d'acier à Bordeaux lundi matin, ensuite Angoulême et Cognac l'après-midi. Rechargement à La Rochelle mardi matin.
Le temps de faire son plein, et Jules gare son 310, coupe le moteur et descend. Il ferme à clef son camion, mets son sac dans le coffre et monte dans sa R12.
Jules démarre, il est 11h00. Dans 25 minutes je suis à la maison, pile pour midi ! se dit-il en allumant une gauloise.
FIN
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